
Apprenez-en davantage sur la structure de la peau et la barrière cutanée.
Comment la peau est-elle structurée et comment fonctionne-t-elle ? Dans cet article, nous explorerons les trois couches de la peau afin de mieux comprendre son architecture et son fonctionnement.
I. Structure de la peau
Reflet de notre santé, de nos émotions et de notre mode de vie, notre peau est un véritable écosystème. Elle remplit plusieurs rôles essentiels, notamment celui de barrière protectrice contre les agressions extérieures telles que la pollution, les rayons UV, les microbes, etc. Elle agit également comme thermorégulateur, contribuant au maintien d'une température stable, et possède des fonctions immunitaires et de synthèse (dont la production de vitamine D).
Composée à 70 % d'eau pour maintenir sa souplesse et sa vitalité, la peau possède une structure à trois couches, chacune ayant des fonctions vitales : l'épiderme, le derme et l'hypoderme.
1. L'épiderme
L'épiderme est la couche la plus externe de la peau, la plus fine (environ 1,5 mm) et la plus superficielle, celle que nous touchons. Cette couche externe est composée de quatre types de cellules à sa surface, principalement des kératinocytes et des mélanocytes. L'épiderme lui-même est constitué de quatre couches à travers lesquelles les cellules migrent lors du renouvellement cellulaire.
- Couche basale : pour la régénération cellulaire.
- Couche épineuse : production de kératine et participation à la protection et à la résistance de la peau.
- Couche granuleuse : remplie de kératinocytes qui contribuent à la production de ciment lipidique intercellulaire, renforçant la résistance de la peau, et du facteur naturel d'hydratation préservant l'hydratation.
- Couche cornée : la couche la plus superficielle, une barrière protectrice recouverte du film hydrolipidique.
Le cycle de renouvellement épidermique s'achève par l'élimination des cellules superficielles via la desquamation, aboutissement naturel de ce processus. Tout au long de ce cycle, les kératinocytes en renouvellement contiennent une substance spécifique, la kératine, qui subit des transformations progressives et joue un rôle crucial dans la fonction de barrière cutanée.
Lors de la dernière étape, qui consiste en le dessèchement de la couche cornée et l'élimination des cellules matures par desquamation, les kératinocytes sont alors pleinement différenciés et appelés cornéocytes. Les cornéocytes sont des cellules aplaties qui tapissent la couche superficielle de la peau.
La production globale de cornéocytes, mêlée aux substances grasses issues des pores des glandes sébacées (d'où émergent les poils et le duvet) et à l'eau provenant des pores sudoripares, constitue le film hydrolipidique. Ce film, composé de sueur et de sébum, rend la peau imperméable, limite la déshydratation et la protège des microbes. Il est donc important de ne pas l'agresser avec des soins trop agressifs.
2. Le derme
Le derme, d'une épaisseur moyenne de 1 à 4 mm, adhère fortement à l'épiderme, qui le protège grâce à une membrane constituée de collagène spécialisé. Le derme est un tissu conjonctif qui assure à la fois la cohésion et la nutrition de la peau. Sa structure s'apparente à celle d'un ciment flexible composé de substance intercellulaire, également appelée matrice extracellulaire.
Siège de la division cellulaire, le derme contribue à réguler la température cutanée, lui apporte les nutriments et l'oxygène nécessaires et favorise la réparation des tissus endommagés. Il est constitué de fibroblastes, cellules qui produisent les fibres de collagène et d'élastine formant le tissu conjonctif.
Au sein de la matrice extracellulaire, on trouve les bulbes pileux et les glandes sudoripares libres ou associées aux glandes sébacées, ainsi que des polysaccharides comme l'acide hyaluronique, capable de retenir jusqu'à 1 000 fois son poids en eau pour hydrater la peau. Les glandes sudoripares produisent la sueur, et les glandes sébacées sécrètent le sébum, une substance grasse et acide essentielle à la lubrification cutanée et à la protection contre de nombreux microbes. Les glandes sudoripares et sébacées contribuent à la formation du film hydrolipidique, un mélange d'eau (hydro) et d'huile (lipidique) qui détermine l'aspect essentiel de la surface cutanée.
Le derme joue un rôle crucial dans la physiologie cutanée (c’est-à-dire sa fonction). C’est dans cette zone que se déploie le réseau fibreux, composé de collagènes, d’élastines, de glycoprotéines et de protéoglycanes. Il est également constitué de plusieurs couches :
- La couche papillaire, riche en collagène.
- La couche réticulaire contenant les bulbes et les glandes principales.
- Le derme profond, faisant la transition vers l'hypoderme.
3. L'hypoderme
L'hypoderme est une couche adipeuse profonde de la peau, d'une épaisseur d'environ 20 mm. Ce tissu adipeux est composé d'adipocytes, cellules qui stockent les graisses. Il joue un rôle de coussin protecteur, d'isolant thermique et de réserve énergétique. Outre sa capacité de stockage d'eau, il constitue un important réservoir de lipides et d'acides gras. Il assure le passage des nerfs et des vaisseaux sanguins provenant du système nerveux principal et sépare le revêtement cutané des structures musculaires et squelettiques plus profondes, ainsi que des organes.
Parmi les principaux constituants de la structure cutanée, le collagène, l'élastine et la kératine, associés à l'acide hyaluronique, jouent un rôle essentiel dans la consistance, l'architecture et l'évolution des deux premières couches : l'épiderme et le derme. La troisième couche, l'hypoderme, présente une structure différente selon la localisation et le sexe, et constitue le tissu adipeux organisé de manière spécifique.
II. Focus sur la barrière cutanée
1. Qu'est-ce que la barrière cutanée ?
La peau est un organe vivant qui forme une barrière étanche grâce à la production continue d'un film protecteur à sa surface. Cette barrière cutanée est constituée de la couche cornée, la couche la plus externe de l'épiderme, et du film hydrolipidique qui la recouvre. La couche la plus externe de notre peau est dotée d'une barrière protectrice naturelle qui, lorsqu'elle est saine, la protège de la déshydratation transépidermique et des irritants et allergènes potentiels susceptibles de pénétrer la peau et de provoquer divers problèmes dermatologiques tels que l'acné, la sécheresse cutanée, l'inflammation chronique et une sensibilité accrue.
Une barrière cutanée saine est principalement composée de lipides et de trois éléments essentiels : les céramides, le cholestérol et les acides gras essentiels.
2. Qu’est-ce qui peut endommager la barrière cutanée ?
L'utilisation de nettoyants agressifs ou très alcalins, de médicaments anti-acnéiques puissants, un lavage ou une exfoliation excessifs, ainsi que l'application excessive de produits dans une même routine de soins sont autant de facteurs susceptibles d'endommager la barrière cutanée. De plus, le stress et les changements hormonaux peuvent également fragiliser cette barrière.
3. Signes d'une barrière cutanée endommagée
Avez-vous déjà eu la sensation d'avoir la peau excessivement grasse tout en étant très déshydratée ? Cette dualité est l'un des signes les plus courants d'une barrière cutanée altérée. Les personnes à la peau grasse ont souvent recours à des soins agressifs pour lutter contre ce problème. Malheureusement, ces habitudes éliminent non seulement le sébum naturel, mais aussi toutes les bactéries (même bénéfiques) présentes sur le visage, ce qui fragilise davantage la barrière cutanée.
Une fois la barrière cutanée endommagée, la peau se déshydrate rapidement, provoquant une sensation de tiraillement et de sécheresse. Ce phénomène est appelé « perte insensible en eau » (PIE), soit la perte d'eau à travers l'épiderme. Un autre signe d'une barrière cutanée déséquilibrée est l'apparition soudaine d'irritations, de sensibilisations, voire de rougeurs, suite à l'utilisation de produits cosmétiques habituels.
4. Ingrédients à privilégier pour réparer la barrière cutanée
L'intégration d'une huile pour le visage à votre routine de soins peut contribuer à restaurer la fonction barrière de la peau. Les produits contenant des céramides, des phytostérols, du madécassoside et des acides gras essentiels sont également bénéfiques pour réparer cette barrière. De plus, revitaliser la peau grâce à des facteurs naturels d'hydratation peut s'avérer utile. Le panthénol (vitamine B5) et la niacinamide (vitamine B3) contribuent également à améliorer la fonction barrière.
5. Comment maintenir la barrière cutanée ?
Moins, c'est mieux. Si la barrière cutanée est déséquilibrée, la peau devient plus perméable aux agressions extérieures. Les irritants qu'une barrière cutanée saine bloquerait peuvent pénétrer beaucoup plus facilement, provoquant ou aggravant ainsi l'inflammation.
Il est donc essentiel d'éliminer tout irritant potentiel de nos soins cosmétiques et de réduire les risques d'irritation en allégeant notre routine de soins du visage pendant la régénération de la barrière cutanée. Évitez les produits asséchants et les ingrédients actifs durant cette période, car ils peuvent aggraver la situation. De plus, limitez le nettoyage du visage avec un produit adapté à une fois par jour, le soir, et utilisez un nettoyant hydratant respectueux de la barrière cutanée pour protéger la peau des agressions futures.
6. Combien de temps faut-il pour réparer la fonction de barrière ?
Le temps de réparation de la barrière cutanée varie selon l'étendue des dommages et l'état de chaque peau, certaines cicatrisant plus rapidement que d'autres. Pour une peau saine, cela peut prendre de 2 à 4 semaines. Une fois la barrière cutanée restaurée, les rougeurs, la sensibilité et la déshydratation s'atténuent progressivement ; votre peau retrouve alors son état initial et vous pouvez réintroduire vos autres produits de soin.
Vous en savez maintenant plus sur l'anatomie de la peau et l'importance de prendre soin de sa barrière protectrice. Notre peau a avant tout besoin de douceur 🤎


















